Duggie Fields était une figure incontournable de la communauté LGBTQ de Londres, comme le montre le film Tramps! (2023) de Kevin Hegge sur la scène artistique et musicale des années 80 et comme le souligne l'article de l'historien culturel Peter York dans le numéro d'octobre 1976 de Harpers & Queens sur Fields et ses connaissances, qui comprenaient à l'époque Andrew Logan, Derek Jarman et Divine.

Son œuvre se caractérise par une forme caractéristique de figuration maximaliste, mariant des images de la culture classique et populaire à des références à l'histoire de l'art, du surréalisme au modernisme. Ses peintures présentent des images détournées et remodelées à partir d'images industrielles et commerciales, de manuels d'exercices et de cartes postales de chefs-d'œuvre. Fields les recalibrait souvent par des séries de dessins intensifs pour créer l'atmosphère unique de ses tableaux : leur malaise, leur humour et leur sexualité. Fields réutilisait et détournait cycliquement des images dans ses toiles peintes, un processus intrinsèquement lié à sa maison et à son atelier, où il a vécu 50 ans.

L'artiste a réalisé une grande partie de son œuvre dans cette résidence d'Earl's Court, où il a vécu de 1968 jusqu'à sa mort en 2021. Il la partageait initialement avec Syd Barrett. Sur la pochette de son premier album solo, The Madcap Laughs (1968), Barrett est accroupi dans la pièce qui deviendra plus tard l'atelier de Fields. Créateur prolifique, l'espace était, avant sa disparition, occupé par des meubles personnalisés ou conçus par Fields. Les murs de chaque pièce étaient ornés de peintures grand format de Fields.